Édition du jeudi 26 novembre 2009
Transport express régional: la Cour des comptes préconise l'abandon de certaines lignes au profit de l'autobus
La Cour des comptes a rendu public ce mercredi son rapport intitulé «Le transfert aux régions du transport express régional: un bilan mitigé et des évolutions à poursuivre».
Selon ce rapport, le TER coûte aujourd'hui trop cher et il n'est pas adapté à de nombreuses lignes en sous-activité.
L'institution accuse les dépenses des régions en achat de matériel roulant et les coûts d'exploitation trop élevés de la SNCF. Les régions ont ainsi consacré 600 millions d'euros depuis 2004 au renouvellement de leurs flottes de TER. «Elles doivent être raisonnables et davantage proportionner leurs efforts au trafic, explique Philippe Séguin, premier président de la Cour des comptes. Des investissements peuvent être symbole de vitalité sans être forcément nécessaires.» Le rapport s'interroge également sur l'efficacité de l'exploitation par la SNCF et sur son incapacité à réduire ses coûts en raison du statut des cheminots. Celui-ci induit un «surcoût de l'ordre de 20 à 30%».
«La SNCF est l'unique interlocuteur des régions, explique Philippe Séguin. Ce monopole réduit le pouvoir de négociation des régions et ne pousse pas l'exploitant à réaliser des gains de productivité.» Le coût moyen d'un TER en France est de 17 euros par kilomètre et par train alors qu'il n'est que de 11 euros en Allemagne.
Selon le rapport, le TER a coûté 2,7 milliards d'euros aux régions en 2009. Il représente une part croissante de leur budget pour un taux de remplissage moyen des trains de 26%. Les lignes les moins fréquentées - soit 7.800 kilomètres en France - ne voient passer en moyenne que dix trains par jour. Ces chiffres recouvrent de grandes disparités: des trains roulent à vide en zone rurale et aux heures creuses tandis que d'autres sont bondés en zone urbaine.
La Cour des comptes préconise donc l'abandon de certaines lignes au profit de l'autobus. «Le coût des lignes les moins fréquentées est trop élevé pour les finances publiques, explique Philippe Séguin. Il est équivalent, au kilomètre, au coût d'usage d'une voiture individuelle.» La Cour regrette que la «comptabilité analytique de la SNCF» rende difficile le choix entre lignes rentables et lignes déficitaires.
Selon la Cour, l'utilisation de l'autocar pourrait même améliorer le bilan carbone du TER. Aujourd'hui, 90% des lignes ne sont pas électrifiées et le gazole représente la moitié de l'énergie consommée par les trains régionaux. «Et la plus grande partie de l'énergie électrique est d'origine thermique, explique Philippe Séguin. Le bilan carbone du TER n'est pas favorable.»
(Avec lefigaro.fr)
Pour télécharger le rapport, voir lien ci-dessous (PDF, 471 Ko).
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